À partir du 27 mai prochain, les publications publiques sur Facebook, Instagram et Threads pourront être utilisées pour entraîner les systèmes d’intelligence artificielle développés par Meta. Cette décision marque un tournant majeur dans l’évolution des grandes plateformes sociales, où les données partagées librement par les utilisateurs deviennent une ressource directe pour le développement technologique.
Selon Meta, les contenus concernés sont ceux rendus visibles à tous : textes, photos, vidéos, commentaires, légendes ou encore Reels. Sont exclus de cette collecte les messages privés, les publications réservées à des cercles restreints (comme « amis » uniquement) et toute information liée à des comptes mineurs.
L’objectif affiché par le géant technologique est de rendre ses modèles d’IA – notamment l’assistant Meta AI et la famille de modèles Llama – plus performants, plus nuancés et mieux adaptés aux langues et cultures régionales. Pour cela, l’entreprise entend exploiter les milliards d’échanges publics publiés quotidiennement sur ses plateformes.
Cependant, cette démarche ne laisse pas indifférents les défenseurs de la vie privée. En Europe, où le Règlement général sur la protection des données (RGPD) s’applique, les utilisateurs adultes disposent d’un droit d’opposition. Ils peuvent, s’ils le souhaitent, empêcher que leurs données soient utilisées à ces fins en remplissant un formulaire accessible depuis les paramètres de confidentialité de Facebook ou Instagram. Meta indique que cette opposition sera respectée, à condition que la demande soit bien envoyée par la personne concernée.
Pour les internautes vivant hors de l’Union Européenne, du Royaume-Uni ou de l’Espace économique européen, la situation est différente : la majorité des pays ne prévoit pas de droit d’opposition équivalent. Meta pourra donc utiliser les publications publiques sans demander d’autorisation préalable. Seule solution pour éviter cela : restreindre manuellement la visibilité de ses publications.
Si Meta insiste sur le fait que cette collecte respecte les règles en vigueur, la nouvelle soulève de nombreuses interrogations. Les utilisateurs sont-ils suffisamment informés ? Savent-ils que leurs photos, textes ou blagues publiées en 2015 pourraient un jour servir à alimenter une intelligence artificielle ? Une chose est certaine : à l’ère numérique, les frontières entre usage personnel et exploitation technologique continuent de s’effacer.
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