Alors que les tensions entre Haïti et la République dominicaine atteignent des sommets inquiétants, une question s’impose avec insistance : Haïti a-t-elle encore un ministre des Affaires étrangères ? Car à voir l’inaction totale de Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, on serait tenté de croire que ce poste est tout simplement vacant.
Depuis des mois, la République dominicaine intensifie les expulsions massives et brutales de citoyens haïtiens, multiplie les discours haineux, et mène une politique migratoire ouvertement discriminatoire. Des enfants, des femmes enceintes, des travailleurs en situation régulière sont expulsés sans égard pour leurs droits fondamentaux. Et pendant ce temps, à Port-au-Prince, le ministre Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste brille par son absence, son silence, son inefficacité totale.
Où est la diplomatie haïtienne ? Où sont les convocations officielles ? Les dénonciations publiques ? Les démarches devant les instances régionales ou internationales ? Où est le courage politique ? Le ministre, qui semble plus préoccupé par son confort personnel et les fonds qu’il gère que par la dignité du peuple haïtien, n’a offert que l’image d’un fonctionnaire passif, effacé, incapable de défendre la souveraineté de son pays.
Pourtant, Haïti dispose de moyens de pression considérables. Sur le plan commercial, la République dominicaine dépend fortement du marché haïtien. Des millions de dollars générés par la vente de produits dominicains finissent chaque mois dans les poches d’un État qui, dans le même souffle, méprise les Haïtiens. Pourquoi ce levier n’est-il pas utilisé ? Pourquoi ne pas instaurer des restrictions, des surtaxes ou des sanctions ciblées ? Parce que le ministère des Affaires étrangères dort au lieu de gouverner.
Sur le plan diplomatique, Haïti pourrait alerter la CARICOM, l’OEA, l’ONU, et toutes les plateformes où les droits humains et les relations internationales sont discutés. Mais encore faut-il une diplomatie vivante, active, et crédible. Actuellement, le ministère semble être un fantôme administratif, incapable de la moindre initiative sérieuse.
Pire encore, des révélations récentes accusent Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste d’avoir siphonné des fonds publics destinés à la sécurité nationale, à raison de 10 millions de gourdes par mois, selon des sources journalistiques crédibles. Quel crédit peut-on accorder à un ministre éclaboussé par des soupçons de corruption, et qui n’a même pas la décence de défendre son peuple à l’étranger ?
Haïti traverse une crise de représentation diplomatique. Ce n’est pas seulement une faiblesse stratégique, c’est un danger national. Les Haïtiens de l’extérieur sont abandonnés. La République dominicaine avance sans retenue. Et nous, nous avons un ministre invisible, inefficace, et sans voix.
Il est temps d’exiger des comptes, et s’il ne peut ou ne veut pas remplir sa mission, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste doit démissionner. Haïti a besoin d’un vrai diplomate, pas d’un figurant.
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