L’actuel président du Conseil présidentiel de transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, était bien présent au sommet Caraïbes-Brésil qui s’est tenu à Brasilia le vendredi 13 juin 2025. Il était sans conteste invité par le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva.

C’est le mercredi 11 juin 2025, accompagné de la ministre de la Planification et de la Coopération externe, Ketleen Florestal, de son directeur de cabinet, Allen Sabinus Henry, ainsi que du conseiller spécial Louis Marie Daniel Dorsainvil, que le conseiller présidentiel a quitté le pays pour participer à ce sommet visant à renforcer les liens entre les pays des Caraïbes et le Brésil, et à coordonner les initiatives de lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

Des représentants de 12 pays ont assisté à ce forum organisé par le gouvernement brésilien. Il s’agissait de Luis Abinader, président de la République dominicaine ; d’Irfaan Ali, président du Guyana ; de Fritz Jean, président du Conseil présidentiel de transition d’Haïti ; Salvador Valdés Mesa, vice-président de Cuba ; Gaston Browne, Premier ministre d’Antigua-et-Barbuda ; Philip Davis, Premier ministre des Bahamas ; Mia Mottley, Première ministre de la Barbade ; Philip J. Pierre, Premier ministre de Sainte-Lucie ; Thomas Tavares Finson, président du Sénat jamaïcain ; Denzil Douglas, ministre des Affaires étrangères de Saint-Kitts-et-Nevis ; Frederick Stephenson, ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur de Saint-Vincent-et-les-Grenadines ; et Joseph Andall, ministre des Affaires étrangères de la Grenade.
La situation en Haïti a été l’un des principaux sujets de la réunion Brésil-Caraïbes convoquée par Lula. Il a d’ailleurs qualifié le sommet Caraïbes-Brésil de sommet consacré à Haïti, car de nombreux thèmes abordés concernent Haïti. D’ailleurs, le communiqué officiel du CPT annonçait déjà que « ce sommet est l’occasion pour la région d’unir ses voix afin d’aider le peuple haïtien à sortir de l’impasse.»
Dès l’ouverture du sommet, Lula s’est exprimé comme une personnalité qui vient de prendre connaissance du cas d’Haïti. Il promet même de plaider pour qu’Haïti obtienne réparation pour la « rançon de l’indépendance » versée à la France au XIXe siècle. Là où cela ressemble à une escroquerie, voire à une masturbation politique, c’est lorsque Lula annonce vouloir mobiliser la communauté internationale en vue de l’élaboration d’un plan national de développement pour le pays.
Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, Lula a annoncé que le Brésil prendrait en charge la formation de 400 agents de la Police nationale d’Haïti (PNH). Mais si Haïti avait vraiment eu un représentant, il aurait fait savoir à Lula que depuis que la Minustah, dirigée par les forces armées brésiliennes ont occupé le pays pendant 14 ans, Haïti est plongé dans l’insécurité. Et la principale raison de cette insécurité est la disparition de toutes les industries du pays. Toutes les entreprises où travaillaient les citoyens sont fermées. Cela fait partie d’un projet des pays impérialistes. Ils ont fermé Haïti et l’ont ouvert aux pays voisins, notamment la République dominicaine.
Tout montre que Lula n’a pas changé, qu’il n’a rien appris, qu’il reste un pion des pays impérialistes tout comme le président kenyan Williams Ruto, qui jouait le rôle que Lula joue aujourd’hui . Ce dernier en bon valet au service de l’impérialisme américain n’hésite pas à appeler à un renforcement des moyens alloués à la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMAS), estimant que la communauté internationale doit faire davantage pour permettre à cette force de remplir efficacement son mandat de stabilisation. Il soutient l’idée pour que l’Organisation des Nations unies (Onu) assume une partie du financement de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti ou la transformation en opération de maintien de la paix comme le souhaite l’administration Biden.

Fritz Alphonse Jean, président du Conseil présidentiel de transition (CPT), se réjouit pour sa part d’apprendre que la BID et son président brésilien Ilan Goldfajn parle d’une enveloppe de 290 millions de dollars pour la réalisation de projets dans divers domaines tels que : l’alimentation scolaire pour lutter contre l’insécurité alimentaire, la reconstruction d’hôpitaux et d’infrastructures de base, ainsi que le soutien aux initiatives privées pour créer des emplois et relancer l’économie dont 85 millions de dollar seront consacrés à la réhabilitation de l’Hôpital universitaire Justinien du Cap-Haïtien.
Il a salué l’engagement du président brésilien Lula en faveur d’Haïti, qui a révélé « qu’Haïti, aux côtés de la République dominicaine, bénéficiera des premiers projets de l’Alliance mondiale contre la faim et la pauvreté, avec l’appui financier de la Banque interaméricaine de développement (BID). » Sur X, Fritz Jean affirme que la BID s’est également engagée à financer une étude de faisabilité pour la mise en place d’un réseau national de fibre optique, une étape clé pour moderniser les infrastructures numériques du pays et un bureau permanent de la BID sera bientôt ouvert au Cap-Haïtien, en complément de celui de Port-au-Prince.

Pour Lula, l’heure est à la responsabilité collective. Il plaide pour un engagement régional concerté, soulignant que sans sécurité, aucune élection n’est possible, et sans élections, aucune reconstruction d’un État n’est viable. Ainsi, le Brésil propose d’ailleurs un plan de coopération concret pour appuyer Haïti dans des domaines clés tels que : la sécurité alimentaire, la lutte contre la crise climatique, la gestion des catastrophes naturelles, la transition énergétique et la connectivité régionale.
Au sommet Brésil-Caraïbes, le président brésilien Luiz Inácio (Lula) da Silva s’octroie le titre de porte-parole d’Haïti, en critiquant l’attitude de nombreux gouvernements, dans diverses régions du monde. « Haïti ne peut pas être punie éternellement, pour avoir été le premier pays des Amériques à devenir indépendant ». Pour ajouter ensuite « Si, hier, la punition prenait la forme d’une compensation injuste et d’une ingérence extérieure, aujourd’hui elle se traduit par une attitude d’abandon et d’indifférence » et en conclusion, il appelle la communauté internationale à s’impliquer en faveur d’un plan national de développement du pays.