Le président dominicain rejette les critiques d’Amnesty International, affirmant que l’organisation n’a pas l’autorité morale pour s’opposer aux déportations de ressortissants haïtiens.
Le président de la République dominicaine, Luis Abinader, a vivement rejeté les récentes déclarations d’Amnesty International appelant à l’arrêt des expulsions massives de ressortissants haïtiens du territoire dominicain. Dans une déclaration tenue à l’issue d’une rencontre avec l’ancien président Hipólito Mejía, le chef de l’État a affirmé que l’organisation de défense des droits humains « n’a pas l’autorité morale » pour se prononcer sur la gestion de la crise migratoire par son gouvernement, ont rapporté les médias dominicains.
« Que Amnesty aille aussi combattre les gangs en Haïti ; qu’ils viennent nous aider et fassent ce que nous avons fait. Cela fait trois ans que nous appelons la communauté internationale à s’attaquer à ce problème, et ils laissent Haïti tranquille. Nous devons prendre les décisions qui assureront la sécurité de notre pays », a martelé le président dominicain.
Cette déclaration intervient alors que le gouvernement dominicain poursuit une série de rencontres stratégiques avec les anciens présidents du pays pour définir une politique commune face à la crise sociopolitique et humanitaire qui secoue Haïti. La réunion de ce vendredi avec Hipólito Mejía, qui s’est tenue à sa résidence privée, a duré près de trois heures. Elle a notamment abordé les thématiques de la migration, de la sécurité, du commerce et de la communication.
Abinader a qualifié la réunion de « très productive » et a salué l’esprit de collaboration entre les différentes figures politiques pour élaborer une réponse nationale concertée face aux retombées de la crise haïtienne. Une nouvelle rencontre est prévue le 23 juillet au Palais national, avec la participation des comités chargés de chaque domaine discuté.
Il s’agissait de la troisième rencontre du président dominicain avec ses prédécesseurs, après celles tenues avec Danilo Medina le 26 juin et Leonel Fernández le 3 juillet. Celle avec Mejía a été la plus longue et semble marquer la fin de cette série de consultations.
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