Le parti Les Démocrates Visionnaires Pour la Nouvelle Haïti dénonce la perte de crédibilité du CPT et propose une sortie de crise via le CSPJ.
Le parti politique Les Démocrates Visionnaires Pour la Nouvelle Haïti (DVNH) sort du silence et interpelle l’opinion publique. Dans une lettre ouverte adressée à la nation, signée par plusieurs personnalités issues du droit, de la politique, de l’ingénierie et de la société civile, le DVNH affirme que la crise haïtienne est désormais « totale et globale », et que la transition actuelle, incarnée par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et le gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé, a « échoué ».
Le DVNH met particulièrement en cause la présence de trois membres du CPT — Louis Gérald Gilles, Emmanuel Vertilaire et Smith Augustin — accusés d’implication dans des affaires de corruption. Bien que bénéficiant de la présomption d’innocence, le parti estime que leur présence affaiblit l’image de l’institution. Il invite ces derniers à se retirer afin de « sauver la transition » et permettre à la justice de faire son travail.
Face à l’impasse, le parti propose une alternative : confier provisoirement le pouvoir exécutif à une personnalité issue du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ). Selon les signataires, cette option reposerait sur une légitimité administrative et constitutionnelle plus solide, bien que le CSPJ lui-même ne soit pas exempt de critiques.
Le DVNH rejette catégoriquement l’idée d’une transition dirigée par la Cour de cassation, évoquant l’illégalité supposée de la nomination de plusieurs de ses juges, notamment par l’ancien Premier ministre de facto Ariel Henry. Il remet également en cause l’efficacité et la neutralité de cette Cour, en raison de sa gestion contestée et de son rôle perçu comme un blocage dans le traitement de nombreux dossiers judiciaires.
Le DVNH dresse un constat sévère du système judiciaire haïtien, critiquant notamment les nominations politiques et le manque de spécialisation des magistrats. Il plaide pour une réforme profonde, fondée sur la compétence, l’éthique, l’indépendance et la rigueur professionnelle. Citant feu le professeur Leslie François Manigat, le parti appelle à « moraliser la vie politique » en promouvant la méritocratie.
Le DVNH estime que le CPT ne pourra pas atteindre les objectifs fixés par l’Accord du 3 avril 2024, qu’il juge désormais caduc. Il propose que le prochain Président provisoire de la République soit choisi au sein du CSPJ sur la base de critères stricts : intégrité, compétence, indépendance et absence de soupçons de corruptions judiciaires.
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