Le CEIMH a lancé une formation gratuite pour renforcer le rôle des médias dans la gouvernance démocratique en Haïti, avec l’appui du gouvernement du Québec
Le Centre d’Études Interdisciplinaires sur les Médias Haïtiens (CEIMH) a officiellement lancé, ce samedi, un vaste programme de formation en ligne baptisé « Renforcement des capacités médiatiques pour la gouvernance démocratique en Haïti ». Ce projet, financé par le gouvernement du Québec à hauteur de 15 000 dollars canadiens, vise à professionnaliser les acteurs des médias haïtiens et à renforcer leur rôle dans le processus démocratique.
La cérémonie d’ouverture, tenue sur Zoom, a réuni plus de 70 participants d’Haïti et de la diaspora, ainsi que plusieurs représentants d’institutions partenaires. Ce programme ambitieux s’étendra jusqu’en septembre 2025, avec 12 modules pédagogiques totalisant plus de 150 heures de contenus : conférences en direct, capsules vidéo, lectures dirigées, ateliers pratiques et évaluations.
Gratuite et accessible, cette formation s’adresse aux journalistes, étudiants, blogueurs, animateurs et professionnels de la communication. Elle aborde une large gamme de thématiques, allant de l’histoire des médias haïtiens à la déontologie journalistique, en passant par le fact-checking, la couverture en période de crise et l’usage des technologies numériques.
Pour le directeur du CEIMH, Dr Wisnique Panier, il s’agit d’un tournant important : « Le paysage médiatique haïtien est à la croisée des chemins. En proposant une formation rigoureuse et gratuite, nous voulons contribuer à une parole publique plus forte, plus crédible et plus utile à la démocratie. »
Le projet a suscité un intérêt considérable : plus de 150 inscriptions ont été enregistrées en moins de deux semaines. Alain Olivier, représentant du gouvernement québécois, a salué l’initiative au nom de la ministre Martine Biron : « Ce projet contribuera à lutter contre la désinformation et à redonner à la population une partie de la confiance perdue envers ses institutions. »
Plusieurs partenaires haïtiens ont également exprimé leur appui. Me Sistanis Jean Ronel, recteur de l’Université Nelson Mandela, a plaidé pour une régulation du secteur et mis ses locaux à disposition pour des sessions en présentiel. Marjorie Bertrand de l’Institut Panos Haïti a insisté sur le besoin de confiance entre médias et citoyens, tandis que Nocles Débréus, de l’AJH, a souligné la cohérence du programme avec les revendications de longue date des journalistes.
Rodly Saintine, directeur de l’École des Médias et formateur dans le cadre du programme, a exprimé sa fierté d’y être associé : « Cette formation pose les bases d’un journalisme plus structuré et plus professionnel. »
En seconde partie de la cérémonie, les participants ont été guidés à travers la plateforme de formation : navigation, outils d’apprentissage, modalités de certification… tout a été détaillé pour garantir une expérience pédagogique fluide et interactive.
Le CEIMH espère que ce partenariat avec le Québec s’inscrira dans la durée, par la création d’un fonds d’appui durable. Pour Dr Panier : « La démocratie ne se renforce pas par accident. Elle se construit avec des institutions, des médias et des citoyens formés, exigeants et engagés. Ce lancement n’est qu’un début. »
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