« Aux Etats-Unis, le Parti républicain est désormais une secte autoritaire centrée autour d’une personnalité »Dernières nouvelles d’Haïti : Politique, Sécurité, Économie, Culture.

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Les Etats-Unis ont un problème de « roi fou ». Plusieurs symptômes en attestent. Le plus flagrant et le plus grave est que Donald Trump croit dur comme fer que les droits de douane sont une taxe prélevée sur les exportateurs étrangers, et donc sur les économies de leur pays, alors qu’en réalité, ce sont les consommateurs du

Les Etats-Unis ont un problème de « roi fou ». Plusieurs symptômes en attestent. Le plus flagrant et le plus grave est que Donald Trump croit dur comme fer que les droits de douane sont une taxe prélevée sur les exportateurs étrangers, et donc sur les économies de leur pays, alors qu’en réalité, ce sont les consommateurs du pays importateur qui doivent la payer.

De même, le président des Etats-Unis considère que les déficits commerciaux, qui motivent l’instauration des droits de douane, sont des subventions aux pays étrangers. Toutefois, ils ne reflètent rien d’autre que les préférences de consommation des individus et des entreprises américaines. Sur le plan économique, rien de ce qu’il profère n’a de sens. Et pourtant, les délires de Donald Trump façonnent les politiques commerciales des nations du monde entier, qui sont bien obligées de s’adapter.

Qu’un « roi fou » puisse être à la tête des Etats-Unis déroute l’esprit américain. Les habitants de mon pays n’ont jamais été monarchistes. Ce n’est pas dans leur nature, comme l’ont encore montré les manifestations « No Kings » (« Pas de rois ») du 14 juin. Pendant longtemps, face au risque d’une dérive autoritaire du pouvoir exécutif, nous avons fait confiance à nos fameux « checks and balances », c’est-à-dire à nos vénérables freins et contrepoids institutionnels. Ils étaient là pour y remédier.

Mais ce système constitutionnel lui-même est en train de faillir. Au Congrès, les majorités républicaines des deux chambres se soumettent sans résistance aux caprices présidentiels. Et finalement, parmi les institutions, les tribunaux fédéraux de premier niveau ont été les seuls à s’opposer aux mesures inconstitutionnelles. Ils ne l’ont fait qu’après des débats juridiques pointilleux, et les divergences entre les magistrats nommés par des présidents républicains et démocrates sont restées minimes.

Chaos

Mais au sommet de l’ordre judiciaire, la Cour suprême des Etats-Unis s’obstine à laisser à l’administration Trump tout l’espace nécessaire pour qu’elle puisse appliquer ses politiques. Elle le fait, non pas en examinant les décisions que les tribunaux inférieurs ont prises avec soin, mais par des décisions d’urgence échappant à son fonctionnement normal (« shadow docket »). La plus haute instance judiciaire américaine fait ainsi l’économie des plaidoiries orales et des opinions motivées qu’on serait en droit d’attendre.

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