Me Lacks-Guvens CADETTE : Appel à la conscience et à l’engagement des avocats

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Port-au-Prince, le 28 août 2025 

Maitre Lacks-Guvens CADETTE 

Avocat au Barreau de Port-au-Prince 

lacksguvens@gmail.com 

+50937749208 

Avocats des Barreaux de la République d’Haïti 

 Dix-huit (18) juridictions d’Haïti 

Objet : Appel à la conscience et à l’engagement des avocats 

Cher(e)s confrères et consoeurs, 

La profession d’avocat est menacée dans le pays et son exercice est devenu de plus en plus difficile à  cause de l’insécurité généralisée que connait le pays depuis quelques années. En tant qu’avocat, nous  subissons au quotidien les conséquences de la dégradation de la profession. Je suis profondément  préoccupé par les conditions dans lesquelles la profession est exercée et la passivité des avocats dans  la lutte pour la bonne gouvernance et la stabilité aujourd’hui pendant que les défis par nous à relever  sont devenus complexes. Malgré ces difficultés, il est crucial de continuer à défendre les droits des  justiciables dans le respect de l’éthique et de la déontologie, avec passion et détermination. 

La situation sécuritaire en Haïti est particulièrement alarmante. Toutes les catégories professionnelles  en sont touchées par les conséquences mais rares sont ceux qui décident de briser le silence pour  adresser les problèmes. En effet, les avocats des dix-huit (18) juridictions sont souvent confrontés à  des menaces, des intimidations et même des attaques physiques dans l’exercice de leurs fonctions. Cela  crée un climat de peur et d’insécurité qui porte atteinte à la garantie de défendre les droits de nos clients  de manière efficace et libre. 

Les conditions de travail sont souvent précaires. Les infrastructures judiciaires sont insuffisantes dans  certaines juridictions dont celles de la Croix-des-bouquets et de Port-au-Prince. De plus, les ressources  sont limitées et les procédures sont souvent entravées par la lenteur administrative tantôt liée aux enquêtes de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) tantôt par le non-respect des délais.  Ce qui retarde une distribution saine de la justice et porte atteinte aux droits fondamentaux des haïtiens.  Qui pis est, face à la détention illégale et l’arrestation arbitraire, souvent, l’avocat accompagné d’un  juge de paix n’a même pas la possibilité de constater en garde-à-vue son client. Ces circonstances sont  injustifiées et il faut exiger un minimum pour le respect des droits des justiciables. 

Par ailleurs, certains avocats exercent la profession avec beaucoup de légèreté et s’adonnent à un  laxisme qui contribue à ternir l’image de la profession, nuire à la réputation professionnelle et saper la 

crédibilité de tous les avocats. En plus, il y a des avocats qui se font complices de ceux qui exercent la  profession sans titre ni qualité et se livrent en majeure partie à des activités qui visent à exiger des  citoyens des contreparties, sans aucun souci de service et d’assistance. C’est l’une des raisons pour  lesquelles les justiciables considèrent les avocats comme des ennemis dont il faut éviter les services. 

Cher(e)s confrères et consœurs, il est temps pour nous de nous engager collectivement pour défendre  le droit à un exercice libre et indépendant conformément au décret du 29 mars 1979 règlementant la  profession sans oublier de défendre le droit des justiciables dans le respect de la loi avec conscience  professionnelle. À travers nos actions, il faut cultiver une attitude qui vise la promotion de la justice,  la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, le respect des lois et l’établissement d’un État de  droit en Haïti. 

J’estime que cet appel à l’engagement doit soulever la conscience de tous les professionnels du droit,  les avocats en particulier. Je vous appelle donc à vous joindre à la cause de la présente pour exiger  l’application de la loi, le respect des garanties judiciaires et le retour à l’ordre démocratique. Ensemble,  nous pouvons faire une différence et contribuer à un avenir meilleur pour la justice et la démocratie en  Haïti. 

De ce fait, la conscience doit nous amener à constater, d’une part, comment la corporation des avocats  est traitée au second plan et n’est plus consultée dans le choix des personnalités importantes pour la  distribution saine et équitable de la Justice, d’autre part, comment les avocats n’ont plus la même  valeur qu’ils avaient dans le temps. Ils sont écartés dans la recherche de solutions et des décisions les  plus importantes pour l’avenir de la démocratie et la justice en Haïti. La conscience patriotique doit  donc nous guider pour trouver une solution à cette crise multiforme à laquelle fait face Haïti en ce  moment. 

Je suis convaincu que l’Ordre des Avocats a un rôle important à jouer dans la consolidation de la  démocratie en Haïti. Je souhaite néanmoins vous assurer que je continuerai à travailler pour défendre  les droits des avocats et pour promouvoir la justice et la démocratie en Haïti. Je suis prêt à collaborer  avec vous pour trouver des solutions concrètes, viables et durables aux grands défis et enjeux sur  l’avenir de la démocratie dans le pays et la profession. 

En conséquence, je vous demande d’agir, confrères et consœurs, afin d’adopter des mesures urgentes  pour remédier à ces difficultés qui risquent de compromettre l’avenir du pays et celui des Avocats. Je  vous invite à écrire l’histoire par l’attention que vous allez accorder au présent appel à la conscience  et à l’engagement pour la consolidation de la démocratie et la sécurisation de la profession. 

UNIS CONFRATERNELLEMENT ET PATRIOTIQUEMENT, NOUS POUVONS FAIRE LA  DIFFÉRENCE 

Me Lacks-Guvens CADETTE, Av



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