Le « Gouverneur » d’Haïti fait le point

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Le comportement du chargé d’affaires américain en Haïti, le colon Henry Wooster, est marqué par une arrogance sans précédent, parlant avec mépris et dédain du pays.

Après avoir invité des journalistes haïtiens à une conférence de presse sur la situation en Haïti, au cours de laquelle, le chargé d’affaires Henry Wooster avait déclaré en maitre et seigneur au sujet de la mission kényane: « Nous voulons prendre cette force, le MMSS, et la modifier pour qu’elle soit mieux adaptée. Nous voulons qu’elle dispose de tous les moyens, des pouvoirs, du personnel et de l’équipement nécessaires pour accomplir ce qui doit être fait ici. Nous voulons donc nous assurer que ces corrections, ces ajustements, après un an de déploiement, soient effectués afin que cette force soit véritablement alignée et que les ressources dont elle dispose correspondent au défi auquel elle est confrontée. Les Kenyans ont fait tout ce que nous leur avons demandé de faire, absolument tout ce que nous leur avons demandé. »

« La priorité des États-Unis est de stabiliser Haïti. Nous dans la communauté internationale devons tous soutenir le gouvernement haïtien pour lutter contre les gangs. Ces bandits terrorisent, extorquent et détruisent ce pays. Les efforts actuels pour le stabiliser sont insuffisants. C’est pourquoi nous travaillons avec Haïti, l’OEA et des pays partenaires pour promouvoir une nouvelle approche, une force de répression des gangs soutenue par l’ONU », a-t-il fait savoir.

Il ne s’est pas arrêté là avec ses ingérences. Comme tous les neuf membres actuels du Conseil Présidentiel de Transition et le Premier ministre, travaillent pour leurs employeurs américains, il lui n’a pas été difficile de gérer les dossiers les plus urgents auxquels le pays confronte.

Henry Wooster

C’est dans ce contexte, qu’il publia sur la page Facebook de l’ambassade une série de déclarations qui mériteraient même qu’il soit déclaré « persona non grata » et renvoyé dans son pays, les États-Unis, tant le comportement de l’ambassadeur est marqué d’une arrogance inouïe parlant avec mépris et dédain du pays. Parfois il remplace le ministre de la Justice, ou celui de la Défense et de l’Intérieur. Mais le plus triste est que rien n’a jamais été dit à ce sujet au niveau du soi-disant Exécutif haïtien. Cela signifie qu’il a mandat pour ses prises de position dans les affaires internes du pays.

Mais l’un des constats de plus d’un, c’est une panique qui le force à faire cette fuite en avant.  Ce qui l’effraie le plus,  est la peur que la grande majorité de la population s’allie au groupe armé pour défendre la patrie. Et lorsque le peuple s’en prendra aux oligarques et aux marionnettes de la classe politique qu’on ne l’emporte également.  Et pour empêcher cela, il déclara : « Les gangs terroristes peuvent réaliser des vidéos et propager des mensonges. Ils prétendent vouloir la paix, mais ils sont la cause de la violence, des déplacements et de la destruction d’Haïti. Aidez-nous à arrêter davantage de criminels en Haïti et à l’étranger. L’ère de l’impunité est révolue ! »

Dans une vidéo postée le lundi 15 septembre 2025 sur le compte X de l’ambassade, Le chargé d’affaires a eu à déclarer : «Nous tenons les individus responsables de leurs actes. Comme les trafiquants d’armes, les gens qui financent des gangs et les personnalités politiques qui encouragent l’insécurité et l’instabilité d’Haïti. Nous prenons des mesures contre les criminels qui expédient des armes en Haïti et qui soutiennent des gangs terroristes ».

Le plus pire est que rien n’a jamais été dit à ce sujet au niveau du soi-disant Exécutif haïtien, le conseil présidentiel de transition.

Il poursuit en disant : « Nous avons désigné deux des gangs les plus dangereux d’Haïti — Viv Ansanm et Gran Grif — comme organisations terroristes étrangères. Ce fut le cas avec le gang trafiquant de drogue Tren de Aragua du Venezuela que l’armée américaine a attaqué plus tôt ce mois-ci ».

« Cette nouvelle force comptera plus de 5000 personnes, soit cinq fois le nombre de celles qui sont actuellement déployées sur le terrain. Elle disposera d’un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies en vertu du chapitre 7 de la Charte des Nations unies qui lui donnera l’autorité pour poursuivre les gangs de manière proactive » a-t-il poursuivi de façon délirante.

Flyer posté sur la page Facebook de l’ambassade américaine en Haïti

Voici la réponse d’un compatriote au chargé d’Affaire, Henry Wooster sur la page facebook de l’ambassade : « … ce n’est pas le trafic de drogue qui est en train de se régler avec vos attaques contre le Venezuela, c’est le pétrole vénézuélien que vous visez. Les Etats-Unis veulent faire du Venezuela un pays comme la Libye, l’Irak, Haïti, la Syrie et l’Afghanistan. L’impérialisme prétend intervenir en Haïti comme un sauveur pour assurer la sécurité. Et pourtant c’est piller qu’il vient piller davantage les ressources du pays. »

Même si le gouvernement se tait comme s’il ne voyait pas, n’entendait pas, et était aussi muet, certains compatriotes n’ont pas manqué de donner à Wooster la monnaie de sa pièce : « Stop ! Stop ! Arrêtez de vous ingérez dans les affaires haïtiennes. Nous sommes las de voir vos forces étrangères débarquer sur notre territoire avec de fausses promesses de sécurité. Aucun soldat blanc, aucune force internationale ne peut apporter de solution au problème de sécurité. Au contraire, ce sont les États-Unis qui créent le problème depuis longtemps. Ce sont eux qui ont renversé le système politique, qui s’appuient sur des dirigeants corrompus pour maintenir le pays dans l’insécurité, et qui utilisent les ONG, les contrebandiers pour entraver le progrès du peuple. Chaque intervention apporte plus de sang, plus de guerre, plus de désespoir.

S’il y a un véritable changement à opérer, ce sont les enfants d’Haïti qui le feront, dans leur dignité, leur courage et leur capacité à se relever. Les États-Unis doivent cesser d’utiliser Haïti comme un laboratoire, comme un terrain de jeu pour la politique internationale.

Haïti n’a pas besoin de dirigeants étrangers. Haïti a besoin de respect, de liberté et du droit de prendre son destin en main. » Que monsieur le « gouverneur » s’en convainque !



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