un pays sans Palais, mais avec neuf « présidents – HAITIAN-TRUTH.ORG Proud to be Haiti’s most informative NEWS site

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Haïti traverse l’une des périodes les plus troublantes de son histoire contemporaine. Sans président élu, sans Parlement fonctionnel depuis cinq ans, et sans Palais national depuis le séisme de 2010, le pays compte pourtant neuf personnes qui prétendent incarner le pouvoir exécutif. Une situation jugée absurde par de nombreux observateurs, alors que la population s’enlise dans la misère, l’insécurité et la peur.

Le Conseil Présidentiel de Transition en impasse

Port-au-Prince, 17 septembre 2025. — Installé le 25 avril 2024 sous pression internationale, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) devait marquer un retour progressif à l’ordre démocratique. Vingt et un mois plus tard, le constat est amer : la structure fonctionne davantage comme une arène de luttes d’influence que comme un organe de gouvernance. Les grandes décisions sont paralysées par des vetos internes et des calculs partisans, laissant le pays sans orientation claire.

Un gouvernement fantôme

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, nommé pour stabiliser le pays, reste largement absent du terrain. Les ministres agissent de manière dispersée, les services publics s’effondrent et les gangs continuent d’étendre leur contrôle sur une grande partie du territoire. Routes nationales, rentrée scolaire, sécurité des citoyens : autant de dossiers qui échappent à l’autorité de l’État.

Neuf chefs pour un bateau sans gouvernail

Entre les membres du CPT et les ambitions personnelles, Haïti se retrouve avec neuf prétendants au rôle de président. Ce chaos institutionnel illustre une transition sans boussole, marquée par l’absence de projet clair et de véritable autorité morale. Chacun défend son camp, pendant que la nation s’enfonce dans l’instabilité.

Une République en ruines

Le Palais national, symbole de la République, n’a jamais été reconstruit depuis le séisme. Mais c’est surtout la démocratie qui apparaît en ruines : absence de légitimité électorale, justice fragilisée et institutions effondrées. Pour de nombreux analystes, seule une refondation politique en profondeur, centrée sur les intérêts du peuple et non sur les clans, pourrait briser ce cercle vicieux.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)



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