Liancourt : habitants et policiers unissent leurs forces face à la violence des gangs 

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Dans l’Artibonite, la population et la PNH s’organisent pour résister à l’emprise meurtrière des groupes armés, malgré un contexte humanitaire et sécuritaire alarmant.

Une patrouille conjointe entre la force de résistance locale et la Police nationale d’Haïti a récemment été menée dans la commune de Liancourt. Objectif : contenir l’influence croissante des gangs dans cette municipalité marquée par des affrontements meurtriers et des déplacements massifs de population. Malgré la présence réduite des forces de l’ordreforces de l’ordre, les habitants, regroupés au sein d’une organisation d’autodéfense baptisée la Coalition, refusent de céder du terrain.

Face à l’absence d’une réponse efficace de l’État, les habitants de Liancourt se sont organisés. Armés de leur détermination et d’une volonté de survie, ils ont formé la Coalition, un groupe d’autodéfense qui collabore ponctuellement avec les policiers en poste dans la région.

Notre photojournaliste, Fildor PQ Egeder, qui a pu rencontrer certains de ces résistants, rapporte des témoignages bouleversants. « Nous n’avons personne pour nous aider à combattre les gangs », confie un membre de la Coalition, sous couvert d’anonymat. « Seuls quelques policiers de Liancourt nous soutiennent dans les affrontements. Quant aux policiers kenyans, très peu nous aident activement. »

Un autre résistant insiste sur l’attachement viscéral des habitants à leur territoire : « Nous sommes tous membres de cette Coalition, prêts à mourir pour protéger cette ville où nous avons grandi. Elle porte en elle nos souvenirs et notre raison de vivre. Rien ni personne ne nous fera fuir. »

Les policiers de Liancourt, eux aussi, se disent dépassés. Faiblement équipés et en effectif réduit, ils reconnaissent ne pas être en mesure de répondre efficacement à la puissance de feu des gangs. « Fort souvent, nous devons nous faire accompagner de brigadiers dans cette lutte », confie l’un d’eux.

CP: Fildor/Juno7

Ces brigadiers, volontaires armés de moyens rudimentaires, jouent un rôle crucial dans le maintien de la résistance. L’un d’entre eux, également rencontré par notre photojournaliste, affirme avec fermeté : « Nous n’entamerons jamais de paix avec les membres de gangs qui ont tué, brûlé et pillé la population. Cette bataille est jusqu’à la mort. Nous ne négocions pas avec les gangs. Liancourt ne négociera pas avec les gangs. »

Liancourt est devenu un symbole de la résistance contre l’expansion des gangs dans l’Artibonite. Si la population se mobilise au prix de grands sacrifices, la faiblesse des moyens disponibles laisse craindre une aggravation de la crise si aucune aide significative n’est apportée.

En 2025, l’Artibonite est devenu l’un des foyers les plus violents d’Haïti. La présence du gang Grand Grif a provoqué la fuite de plus de 8 458 personnes, selon des sources locales. Les marchés agricoles, piliers économiques de la région, se sont effondrés. La paralysie de l’activité a entraîné une insécurité alimentaire qualifiée de « critique » par plusieurs acteurs humanitaires.

« La situation humanitaire dans l’Artibonite est catastrophique. La population vit dans la peur, sans accès suffisant à la nourriture ni aux soins de base », résume un observateur local.

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